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Être housekeeper dans les Rocheuses

Comme je le racontais dans l’article précédent, notre séjour à Calgary n’aura pas été un succès. Un appel téléphonique de la conseillère en emploi d’Angélique fera prendre un tout autre chemin à notre recherche de travail. Elle nous apprend que de nombreux commerces de Banff et Canmore, petites villes touristiques situées dans les Rocheuses, recherchent actuellement des employés. Ni une ni deux, nous décidons de nous tourner vers les Rocheuses et nous constatons un nombre inimaginable d’offres d’emploi pour être « housekeeper », c’est-à-dire femme de ménage, dans des hôtels ou resorts, complexes hôteliers constitués de petits chalets. Sans perdre une minute, nous envoyons nos candidatures. Bingo, nous n’obtenons que des réponses nous proposant des entretiens, alors que nos recherches à Calgary demeuraient toujours sans réponse. Sur un total de six entretiens passés, nous décrochons…six emplois ! Un nouvel espoir prend forme à l’horizon. Nous avons même le luxe de pouvoir les classer par ordre de préférence : lieu, feeling avec le manager, salaire, logement. Mais celui qui nous fait le plus envie est celui qui tarde à nous répondre… Nous tentons donc le tout pour le tout : nous déménageons de notre logement à Calgary un lundi matin sans savoir ce qui nous attend. Après un entretien qui se conclue par un accord, nous intégrons l’équipe du Banff Gate Mountain Resort le jour même et nous emménageons dans un des spacieux chalets normalement attribués aux clients. Le logement est gratuit (c’est unique dans la région), le salaire est meilleur que partout ailleurs et le cadre est magnifique. La chance a enfin tourné !




Le resort est situé près de Canmore, en plein cœur des Rocheuses, dans un écrin de nature, entouré par les montagnes encore enneigées. Loin de toute agitation urbaine, la quarantaine de chalets qui composent le resort bénéficie du calme des montagnes et d’une vue panoramique sur les sommets. Nous avons également des biches comme voisines, qui errent dans la propriété comme si elles étaient chez elles.





Ce cadre idéal nous fait oublier la rigueur du travail : en tant que housekeepers, nous devons nettoyer et préparer plusieurs chalets par jour, ce qui est intense et assez éprouvant physiquement. Nettoyer, astiquer, tout cela n’a plus de secret pour nous. Nos journées sont rythmées par différentes tâches : nettoyer les espaces communs, faire les lits, nettoyer les salles de bain et les cuisines, passer l’aspirateur et la serpillère, faire la poussière… Nous sommes généralement trois housekeepers par chalets, qui sont composés de deux chambres et deux salles de bain : une s’occupe du bas, une autre de l’étage du haut, tandis que la dernière nettoie la cuisine. Nous prenons le rythme doucement, toujours à la traine par rapport aux autres Françaises qui sont là depuis six mois. Heureusement, ce n’est pas encore la haute saison, qui commence début juin, et nous avons le temps d’assimiler le tempo.


C’est un travail collectif et l’équipe est un vrai melting pot explosif : nous nous mêlons aux Français, Tchèques, Australiens, Québécois et autres Canadiens déjà présents. Cette équipe est comme une petite famille puisque tout le monde vit sur place. Les personnages sont encore une fois haut en couleur : entre notre manager qui devient une toute autre personne après quelques verres, des Australiens à l’accent incompréhensible et des Françaises à l’anglais plus qu’approximatif, nous ne pouvons pas nous ennuyer. Une mention spéciale à Taylor, une Canadienne du Manitoba dont la positive attitude nous a accompagnées partout.


Cette expérience de travail nous donne également un premier aperçu des Rocheuses canadiennes. Les paysages dont nous rêvions depuis quelques mois nous tendent désormais les bras et ne demandent plus qu’à être découverts. Forêts à perte de vue, lacs bleu émeraude, pics acérés, hautes cascades, faune sauvage abondante, la nature est reine, immense et impressionnante. En un mois, nous n’avons pu en découvrir qu’une infime partie.



La nature est aussi imprévisible et la météo nous a plus d’une fois joué des tours. Entre neige et pluie, hiver et été, les quatre saisons défilent l’une après l’autre dans une même journée. La météo est capricieuse et le soleil parfois timide ; même la neige que nous croyions ne plus revoir au Canada refait son apparition début mai.



Notre séjour au Banff Gate Mountain Resort ne sera pourtant que de courte durée. Nos parents et notre frère nous rejoignent fin mai pour un road trip de retrouvailles. Bien que parfois épuisante, cette expérience aura été enrichissante, tant du point de vue des rencontres que de notre cadre de vie, en plein cœur des Rocheuses !

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