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Prendre le large sur l’île de Vancouver

Au large des côtes occidentales du Canada, à plus d’une heure de ferry de la ville éponyme, l’île de Vancouver se dresse, majestueuse et immense. Découverte par James Cook lors de sa recherche éperdue du passage entre l’océan Pacifique et Atlantique, puis explorée et revendiquée par Georges Vancouver quelques années plus tard, l’île de Vancouver reste aujourd’hui une étendue sauvage et majoritairement inexplorée avec ses 460 kilomètres de long et sa superficie similaire à celle des Pays-Bas. Le Sud de l’île constitue sa partie la plus peuplée et touristique, sa capitale Victoria en tête. La partie Nord est une immensité sauvage où seuls les férus de randonnée, de pêche et d’exploration marine s’aventurent. C’est d’ailleurs par la voie maritime que l’île se découvre le mieux : que ce soit en bateau, en kayak ou en ferry, parcourir les côtes de l’île est une exploration sans fin avec les milliers d’îles alentours.



Deux semaines à Victoria, le joyau anglais du Canada


Notre dernier volontariat dans la distillerie Maple Leaf Spirits terminé, nous mettons le cap sur la capitale de la Colombie-Britannique, Victoria. Avec un nom pareil, c’est sans aucun doute la plus british des villes canadiennes avec sa tradition du high tea qui perdure, ses édifices victoriens et ses jardins fleuris. Il fait bon vivre à Victoria et c’est dans cette ville que nous posons nos sacs à dos pour deux semaines, pour faire du house et pet-sitting. Le concept est simple : garder la maison et l’animal de quelqu’un qui part en vacances. Il n’y a pas de transaction financière en jeu, comme le volontariat c’est un échange où chaque partie y trouve son compte : le propriétaire peut partir en vacances l’esprit tranquille, tandis que nous avons un logement gratuit pendant deux semaines. Nous nous occupons donc de Douglas, un border collie de dix ans qui ne pense qu’à jouer toute la journée.


Nous sommes à cinq minutes de l’océan, dans un quartier calme et résidentiel, la vie est douce et s’écoule paisiblement, entre découverte de la ville et exploration de la région. Victoria est d’ailleurs le point de départ idéal pour explorer les environs. On y croise beaucoup de touristes, mais aussi des baleines, des orques (notre grande déception), des lions de mer et des phoques dans ses eaux cristallines.


Victoria est une ville insolite et surprenante, où l’agitation est constante dans le port. Il s'y mélange à la fois des calèches, des bateaux-taxis qui déambulent dans le port et des hydravions qui décollent et atterrissent toute la journée. Ville de charme et pleine de couleurs, ses attractions principales sont le Parlement de Colombie-Britannique, magnifique édifice néo-roman, l’Empress Hotel qui trône au milieu du port et semble veiller sur la ville et Fisherman’s Wharf, quai des pêcheurs qui abrite un village flottant pittoresque et coloré.



Mais loin de l’agitation du port, on se rend compte que Victoria est également mystérieuse, et conserve ses secrets les mieux gardés. Il faut arpenter ses nombreux quartiers pour l’apprécier pleinement et découvrir ses joyaux cachés : au détour d’une rue on peut trouver un château, la rue la plus étroite du Canada dans le Chinatown le plus ancien du pays, ou encore la librairie d’Alice Munro, prix Nobel de littérature.


Quand le temps le permet et que la brume ambiante disparaît, on aperçoit au loin depuis la plage les montagnes enneigées du mont Olympe, aux États-Unis.


Victoria nous berce au rythme de l’océan. Partout où on se trouve, l’océan n’est d’ailleurs jamais bien loin. Je garderai de Victoria cette image réconfortante : le soir, sur la route côtière qui longe l’océan, alors qu’il ne reste dans les rues que les promeneurs et les curieux, on n’entend plus que le bruit des vagues qui s’échouent le long des côtes. Loin des rumeurs de la ville, l’océan murmure doucement ses plus belles complaintes. Il est magnétique mais ses eaux froides le rendent inaccessible. Le soleil fait scintiller l’eau et la lumière du soir teinte les nuages de nuances d’orange et de rose. Au loin, les montagnes enneigées se détachent à l’horizon. Nous sommes fin juillet, c’est l’été et Victoria nous a conquises. Sans le savoir, notre séjour à Victoria était le calme avant la tempête…




Une semaine de road trip à la découverte de l’île de Vancouver


Alors que la Corse est l’île de beauté de la France, l’île de Vancouver est celle du Canada. Après deux semaines de calme à Victoria, nous préparons notre van à un périple sur l’île.


Nous remontons d’abord la côte Est pour bifurquer à l’Ouest et atteindre la côte occidentale de l’île, où deux bourgades tiennent lieu de camps de base : Ucluelet et Tofino. La première est plus tranquille tandis que la seconde est la capitale du surf canadien. C’est une façade maritime sans égale où l’océan Pacifique s’observe à perte de vue et vient se confondre avec le ciel. Les côtes sont déchiquetées, les rochers battus par le vent et les plages immenses. C’est ici que commence l’immense parc national du Pacific Rim, que les plus courageux peuvent parcourir en suivant le West Coast Trail de 75 kilomètres. Très humide, le paysage est à la merci des éléments et la pluie vient d’ailleurs écourter notre séjour. Nous parcourons les forêts pluviales d’un vert émeraude, avec des arbres millénaires et gigantesques, si larges que trois personnes ne peuvent même pas l’enlacer. On pénètre dans un univers presque fantastique et mystérieux, dans des forêts couvertes de mousse et de lichens et où, même sous la pluie, on est protégé par la densité de la végétation.



À partir de la partie centrale, l'île est de moins en moins fréquentée et de plus en plus sauvage. C’est le royaume de la pêche au saumon et des randonnées dans le plus grand et le plus vieux parc de l’île, le parc provincial de Strathcona.



Arrivées au nord de l’île de Vancouver, à 450 kilomètres de Victoria, nous atteignons le bout du monde. Ce bout du monde s’appelle Telegraph Cove, petit village n’abritant qu’une douzaine de maisons colorées sur pilotis.



C’est ici que s’achève notre périple sur l’île de Vancouver. Nous reprenons le ferry à Nanaimo, au sud de l’île, pour rejoindre Vancouver.


Notre voyage au Canada touche à sa fin ; nous traversons la Colombie-Britannique pour rejoindre l’Alberta et la ville de Calgary où nous revendrons notre voiture et toutes nos affaires, loin du calme et de l’insouciance de l’île de Vancouver...

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