top of page

Le parler québécois

« Allo ! Ça va bien ? »

Voici commence une conversation avec un Québécois. Dès notre arrivée à Montréal, nous avons été déstabilisées par le « ça va bien ? », prononcé par quelqu’un qui ne nous connaissait pas. Est-ce une expression qui attend une réponse ? Doit-on répondre, doit-on retourner la question ? Oui, « ça va bien ? » attend bien une réponse, car les Québécois se préoccupent vraiment de votre bien-être alors qu’un Français, s’il ne vous connaît pas, se contentera seulement d’un simple bonjour. Les Québécois nous ont ainsi paru chaleureux et accueillants. Peut-être parce qu’au Québec, le tutoiement est de mise en toutes circonstances. Ici, pas de prise de tête pour savoir si on vouvoie ou tutoie son interlocuteur. Quand on engage une conversation, même avec un inconnu, on le tutoie et on lui demande comment il va. Et on peut commencer par « Allo ! » qui, en québécois, n’est pas seulement réservé au téléphone comme en France mais signifie plus généralement « Salut ! ». De la même manière, un Québécois ne vous dira pas « bonjour » le matin mais « bon matin », traduction littérale de l’anglais « Good morning ». Tout comme il pourra vous dire « Bienvenue » après un remerciement, traduction de « You’re welcome ». Les Québécois sont les meilleurs défenseurs de la langue française et traduisent tous les anglicismes du français de France. Par exemple, un panneau du code de la route STOP est remplacé au Québec par un panneau ARRÊT, et le bowling se transforme en « salon de quilles » ! Et pas question de dire « faire du shopping » ou d’utiliser une longue formule comme « faire les magasins », le québécois est beaucoup plus direct et dira « magasiner ». Parler québécois revient à être très logique et concret dans son langage. Une épicerie de quartier, ouverte 24h/24h, et vendant le strict minimum, est naturellement appelée « dépanneur » (parce qu’en effet ça dépanne bien). Par contre, ils traduisent paradoxalement des mots français en anglais, comme « c'est l'fun » ou bien « c'est cute ».

Au cours de notre périple au Québec, nous avons croisé quelques expressions qu’il nous a fallu déchiffrer : « Vous êtes bien fines » ne concernait pas du tout notre masse corporelle mais notre gentillesse ! Des quiproquos cocasses peuvent naître de telles situations. Si on vous invite à dîner, ne venez pas le soir, mais le midi, tandis que le déjeuner sera le matin. Et si on vous propose une boisson, soyez prêts à recevoir de l’alcool ! La grammaire est également très différente. On a souvent entendu « Tu vas-tu… ? », en doublant le « tu » pour poser une question, car le second « tu » remplace notre « est-ce que ». Pour nous, il a été de plus en plus difficile de comprendre le québécois quand on se dirigeait vers le nord du Québec, dans la région du Saguenay-Lac Saint-Jean. Là-bas, on comprenait mieux l’anglais que le québécois ! Tout comme en France, les Québécois ont leurs accents régionaux, qui peuvent être parfois très prononcés.


En bref, le québécois est une langue à part entière, avec son propre vocabulaire, sa grammaire, ses expressions et son accent. En tant que Français de France, il faut apprendre à le décoder, mais aussi à l’apprivoiser !

bottom of page