Ottawa est la capitale du Canada et une ville officiellement bilingue. Par sa situation géographique, en province anglophone mais face au Québec, elle est à la frontière de deux zones linguistiques. Dans les faits, ça signifie que tous les panneaux d’information sont écrits à la fois en français et en anglais : les panneaux routiers, les affichages municipaux, les inscriptions dans les musées, etc. En tant que francophones, on peut également demander à être servis en français en ce qui concerne les services administratifs, où le traditionnel « Bonjour / Hi » est très souvent utilisé, comme un « Je te laisse le choix de la langue avec laquelle tu veux communiquer ». Et on ne se sent pas seules : environ 34% de ses habitants parlent anglais et français ! Le gouvernement étant le principal employeur de la ville, beaucoup d’Ottaviens sont en effet bilingues. Alors quand ils entendent que nous sommes françaises (ils le comprennent dès le premier mot qu’on prononce, on est facilement repérables), ils nous parlent directement en français. Par bilingue, je veux plus dire anglais/québécois que français/anglais. La frontière avec le Québec est si proche que l’influence du français québécois est très importante…
Cependant, c’est majoritairement l’anglais qui est utilisé à Ottawa dans la vie de tous les jours, dans les supermarchés, les bars, les cafés, les restaurants. Mais être entourées de personnes bilingues nous fait constamment hésiter quant au choix de la langue.
Même au Québec, l’hésitation persiste. Bien que la langue officielle des Québécois soit le français, la proximité avec la frontière ontarienne fait qu’ils maitrisent aussi bien le français que l’anglais, et parfois les deux en même temps. Ils ont cette capacité impressionnante à passer d’une langue à l’autre dans une même phrase. Vous savez, ce moment when you start penser en deux langues at the same temps ? Ils changent de langue quand bon leur semble, sans prévenir, avec un accent anglophone à nous faire rougir. Plutôt que français, ils parlent franglais. Anglicismes, francismes, un mélange des deux, on s’y perd un peu nous… En habitant à Gatineau, donc au Québec, nous avons néanmoins plus été en contact avec des francophones qu’avec des anglophones. Dans mon travail de commis à Archambault, j’ai côtoyé quotidiennement des Québécois et leur français vraiment différent. Tout était à réapprendre, du bonjour « Allo » au au revoir « Bonjour », en passant par le « Bienvenue » pour de rien, j’en parlais dans cet article. Par contre, quand on s’attend à parler français, notre interlocuteur est anglophone. Et oui, il y a quelques irréductibles anglophones au Québec ! On s’en est rendu compte quand on a sonné chez notre voisin, et qu’il nous a regardées avec des yeux ronds parce qu’il ne comprenait pas un mot de ce qu’on lui racontait.
Alors, anglais, français, ou un subtil mélange des deux ? C’est la spécificité du Canada ! Des communautés francophones plus ou moins importantes sont d’ailleurs présentes dans toutes les provinces du Canada, petits îlots de lumière pour les francophones qui veulent retrouver un temps leur langue d’origine !
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